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Retomber sur ses pieds

Projeter en l’air, perdre pied, avoir le vertige et l’envie de gerber. L’univers qui s’écroule autour de nous et puis… plus rien. Une métaphore puissante pour exprimer comment on se sent quand une relation se termine.


Il y a quelques semaines, ma relation de neuf ans s’est terminée pendant que je vivais mon voyage de rêve, solo en sac à dos, pour une durée d’un mois en Écosse. Ce serait de mentir que de dire que ce fut une surprise. On le savait tous les deux qu’on n’était pas ‘’endgame’’. N’empêche que ça fait mal, quelque chose de rare, et le moment n’aurait pas plus être mal choisi. Bâtir quelque chose de si important avec quelqu’un en espérant et en souhaitant tellement fort que l’on traverse la ligne d’arrivée ensemble. Et ben non! De retour à la case départ. Comme un jeu de serpents et échelles auquel on aurait perdu. Malheureusement, en plus de ne pas avoir réussi à faire durer notre relation, on a aussi raté notre séparation. Ça s’est terminé en cris, en crises de larmes, en insultes et ensuite la phrase suivante : « tu m’as tout pris! »


Alors, c’est quoi la suite?


Une chose est certaine : peu importe où je vais, j’irai seule. Le plus cadeau quand une relation se termine c’est de pouvoir se retrouver. Je crois qu’on oublie souvent que la personne la plus importante dans notre vie, c’est nous. Puis, à travers les mois et les années, on oublie qu’avant d’être un duo, on volait solo. Mais plus concrètement, quand le couple se sépare, on ne sait plus à quoi s’accrocher pour garder la tête hors de l’eau, parce qu’on a perdu tous nos repères.


Le cœur en huit millions de morceaux, plus MA personne à qui me confier, plus de chum, plus d’appartement ni de chat... Mon voyage est gâché puis va falloir que je retourne travailler à ma job que j’aime plus autant qu’avant. Et pour couronner le tout : je suis retourné habiter chez mes parents à l’aube de mes vingt-huit ans. Je me sens comme une vraie championne. Une championne qui s’est bien cassée la gueule à la fin de la course et tout le monde était là dans les gradins pour y assister. J’ai pris quelques jours pour me lamenter sur mon sort : rien manger, ne pas changer de sous-vêtements, ni même me doucher, et rattraper les épisodes d’« Occupation Double » que j’avais manqué pendant mon voyage. Tout ça sous les couvertes de la chambre de mon adolescence : « Let’s go championne! », que je me disais.


Puis un jour, dans le torrent de boue dans ma tête et le tourbillon noir dans mon cœur, j’ai eu une illumination. Ce tourment qui, sur le coup, a renforcé l’image un peu pathétique que j’avais de moi-même à ce moment-là. Mais finalement, ça m’a fait le plus grand bien. Un peu plus que dix ans auparavant, j’étais dans ce même lit, sous les couettes à pleurer la fin de ma relation avec mon premier amour. Puis, mon père est entré dans ma chambre et m’a dit que je devais me lever, et que j’allais l’accompagner à l’hôtel de ville pour y déposer mon CV pour m’y trouver un emploi d’été. C’était de loin la dernière chose à laquelle j’avais envie. La suite de cette histoire est que j’ai fini par trouver un travail dans un camp de jour durant neuf étés consécutifs et que, grâce aux rencontres que j’y ai faites, j’ai poursuivi mes études collégiales et universitaires. Sans le cégep, je n’aurais jamais rencontré mon ex-copain. La belle leçon que ce souvenir m’a apporté cette journée-là, c’est que quand une porte se ferme, il y en a une autre qui s’ouvre. Une dizaine, une centaine d’autres. J’ai aussi pris conscience que cette fois-ci, c’était à moi d’être la personne qui allait se donner un coup de pied au derrière pour se sortir du trou noir qui, si vous vous approchez trop près, vous aspire sans fin.


Donc, je me retrouve dix ans plus tard, plus perdue que jamais. Je réalise beaucoup de choses en lien avec ma rupture puis je me questionne sur mon avenir. Je découvre aussi que j’ai pris un long détour qui aura duré une décennie pour me retrouver exactement au même endroit. J’ai toujours les mêmes rêves qu’à mes seize ans, j’ai seulement oublié de les poursuivre. Je les ai mis de côté pour avoir une stabilité, un couple et un avenir plus certain. La même question revient : quelles portes ai-je envie d’ouvrir cette fois-ci?


J’ai envie de me réinventer, de poursuivre mes rêves que j’avais abandonné, de prendre soin de moi et de devenir la meilleure version de moi-même. Je me suis remise à l’entraînement, j’ai repris le yoga et la méditation, j’ai fait un peu de shopping. Je continue de me maquiller, de me coiffer, de sortir avec mes chums de filles, de prendre le temps de discuter avec mes parents et de m’imprégner de leur sagesse. J’ai drastiquement coupé ma consommation de séries Netflix puis j’ai décidé d’arrêter de manger mes émotions. Mais le plus important : je me suis remise à l’écriture. Mettre mes sentiments sur papiers, mes pensées, ou plutôt sur clavier, afin de me libérer. Aussi difficile que ce texte fût à écrire, il m’a fait le plus grand bien.


Présentement, j’évalue les possibilités qui s’offrent à moi pour l’avenir. Je contemple l’idée d’aller vivre et travailler à l’étranger, choses sur lesquelles j’avais fait une croix, parce que mon ancien copain n’aurait jamais accepté de déménager outremer.


Je retombe tranquillement sur mes pieds et me je dis que la seule direction dans laquelle j’ai envie d’aller, c’est en avant.



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